On a tendance à voir l’éducation à la sexualité d’un côté très "sexe".
On a tendance à voir l’éducation à la sexualité d’un côté très « sexe ». Or la sexualité ce n’est pas que le sexe et les organes génitaux. L’éducation à la sexualité est bien plus large que cela.
A qui revient l’éducation à la sexualité?
Je parle davantage d’éducation sexuelle et affective, car ces termes recouvrent toute la vie relationnelle. Cela comporte aussi des questions de valeurs, d’éthique, de politique.
À l’école, il existe un cadre légal qui est censé être applicable depuis vingt ans, loi du 4 juillet 2001. Un cadre précis… et qui n’est pas appliqué.
Quels sont les obstacles à l’éducation à la sexualité ?
Je trouve que certains professionnels sont peu formés pour mettre en place des séances pédagogiques sur ce thème. L’éducation à la sexualité, ça ne s’improvise pas. Ce sont des sujets délicats qui demandent une actualisation des connaissances.
Quel est le rôle des parents?
Les parents n’ont pas forcément pour mission de proposer à leurs adolescents des catalogues de contraception… Mais, ils sont vraiment les passeurs d’une vision de la vie, de certaines valeurs à travers la manière dont ils élèvent leurs enfants.
Les parents peuvent faire plus que ce qu’ils pensent. Bien sûr, ils n’ont pas tout pouvoir sur YouPorn et les plateformes de streaming, mais ils ont la possibilité d’ouvrir un dialogue avec leurs enfants, de développer leur esprit critique quand ils regardent un film ou une série avec eux.
Les parents ne sont pas nuls. Il faut qu’ils osent plus aller à la rencontre de leur enfant et de leur ado avant même que leur enfant ou leur ado leur posent des questions. Il faut que les parents fassent le premier pas. Car si jamais un sujet n’est pas abordé, l’enfant va penser que c’est un sujet tabou.
Propos recueillis par Laure Brunet.
